L'iode pendant la grossesse.

Jusqu'à la 20e semaine de grossesse, le développement du fœtus est entièrement dépendant des hormones thyroïdiennes de la mère. Par exemple, les hormones thyroïdiennes assurent la biosynthèse des protéines neuronales du cytosquelette, nécessaire à la migration de ces cellules lors de la formation des sections du SNC. Par conséquent, une carence sévère en iode dans l'alimentation de la mère est associée à des anomalies congénitales du développement du système nerveux chez les enfants, telles que la surdité, le strabisme, la paralysie et la spasticité.

Après la 12e semaine de grossesse, le placenta mûrit, dont la perméabilité aux hormones thyroïdiennes maternelles diminue progressivement. Maintenant, une partie des hormones thyroïdiennes de la mère est décomposée par les enzymes placentaires pour libérer de l'iode, qui traverse ensuite facilement le placenta dans le sang du fœtus. À son tour, à la 20e semaine de grossesse, la glande thyroïde fœtale se développe, qui utilise l'iode qui a pénétré dans le placenta pour synthétiser ses propres hormones thyroïdiennes.

Dans le même temps, une partie de l'iode libéré par le placenta quitte pour toujours le corps de la mère avec l'urine en raison de la filtration glomérulaire accélérée dans les reins pendant la grossesse. Ces circonstances provoquent un paradoxe lorsque, avec une carence modérée en iode, le corps de l'enfant est alimenté en iode en priorité et qu'une hypothyroïdie se développe dans le corps de la mère. Des études ont montré qu'une carence modérée en iode pendant la grossesse entraîne une augmentation de 16 % de la glande thyroïde chez la femme.

Préparez-vous pour la grossesse! Jusqu'à la semaine 20, vous êtes une source d'hormones thyroïdiennes, et il est de votre responsabilité de prendre de l'iode ! L'excrétion d'iode pendant la grossesse est renforcée, vous ne vous en sortirez donc évidemment pas avec les 150 microgrammes recommandés : pendant cette période, vous avez besoin d'au moins 500 microgrammes d'iode.

Les données de la NHANES indiquent également que plus de 35 % des femmes enceintes ont des niveaux d'iode considérés comme modérément déficients. La brochure de l'OMS contient des informations sur les conséquences d'une carence sévère en iode pendant la grossesse : résultats obstétriques indésirables (c'est-à-dire naissance prématurée, avortement spontané, mortinaissance), anomalies congénitales, déclin cognitif et crétinisme.